Le 7ème jour, Dieu se reposa.
Je viens d’écouter Aujourd’hui c’est dimanche, d’As de Trèfle, Dimanche, de Volo et Dis-moi dimanche, d'Aldebert. J’avais toujours trouvé ces chansons pleines de sens. Aujourd’hui, j’ai beau les examiner sous toutes leurs formes, je n’arrive plus à en saisir l’essence.
Ici, le 7ème jour, Dieu n’était pas encore tout à fait fatigué, alors Dieu ne se reposa pas. A la place, Dieu créa le Parti Communiste de Chine, la Bank of China, une ou deux chaines de restaurants, et il ouvrit même un supermarché dans la foulée. Et Dieu vit que cela était bon. Vous me direz, c’est vrai que c’est dommage de s’arrêter quand on est si bien lancé.
Pour célébrer le jour du Seigneur, ici, éventuellement, on va fermer à 23h au lieu de minuit, parce que eh, oh, faut pas déconner, c’est le weekend quand même. Je repense avec une douce nostalgie teintée d’humour aigre à notre beau débat français sur la question de l’ouverture des commerces le dimanche. Je pense aller sous peu à l’Unimart en toucher trois mots au mec qui bosse de 4h du matin à minuit sept jours sur sept, il aura sûrement un avis novateur.
Mais
venons-en au fait. Pour rattraper un jour férié à venir, aujourd’hui, dimanche 19
septembre, moi, française pure souche de mon état, moi, oui, moi, j’ai eu
cours.
Un dimanche.
Cours un dimanche.
Je veux dire, toi aussi tu le sais, le dimanche c’est le jour de la semaine où tu envisages toute la journée de faire quelque chose qu’au final tu ne fais pas, parce ça impliquerait de se lever, de s’habiller, de se laver, et pire, de fermer son bouquin pour sortir dans la rue. Le dimanche, tu médites sur le pourquoi du comment de ta présence sur terre en tête à tête avec ton chat, ton poisson rouge, ton reflet à la surface de ta tasse de thé, mais c’est TOUT ! Tu prends des décisions que tu ne mets jamais à exécution, tu te dis « Demain je bosse ! », tu te dis qu’il faudrait que tu fasses du sport …
LE DIMANCHE, C’EST SACRÉ, POINT BARRE.
Mais non. J’ai du me lever. J’ai du me laver. J’ai du m’habiller. J’ai du aller retrouver mes camarades adulés. En plus il faisait froid. En plus Vegeta n’était pas là. En plus le Kazakh, lui, il était là (Ce mec, c’est un concept. Des comme lui, t’en avais à la pelle dans ta classe au collège, les casse-couilles de service, faux rebelles, amateurs du « je réponds au prof parce ici, le chef, c’est trop moi », se faisant une joie de divertir l’intégralité de ses camarades à grands coups de ses désopilantes réparties et répondant sans complexe au téléphone pendant les cours. Bon. Tu croyais qu’ils avaient disparus quelque part entre le lycée et la fac. Eh ben non. En fait ils sont tous partis au Kazakhstan.) Bon, la Russe qui a raté sa vocation d’escort-girl était absente, mais ça ne fait pas tout.
Et
croyez-moi, la détresse absolue se lisait sur tous les visages occidentaux. Car
dans ce pays, si il y a bien quelque chose que Dieu n’a ni bénit, ni sanctifié,
c’est le dimanche. Et ça, c’est dur.