Nedeleg laouen ha 圣诞快乐 !
Aujourd'hui, 24 décembre, j'ai pris une sage décision. Non, à vrai dire, ladite décision a été prise hier, entre deux brochettes. Aujourd'hui, point de cours. J'ai été bien gentille jusque là : j'ai accepté d'aller en cours un dimanche, et de passer un examen le 11 novembre. J'ai été tolérante. Si je continue comme ça, je vais me retrouver à bosser 364 jours sur 365.
Alors NON !
Nous sommes le 24 décembre.
Jamais, Ô grand jamais, je n'irai en cours un 24 décembre.
J'ai des principes, môa.
Parce que les chinois, ils sont trognons à vouloir faire comme les européens, mais qu'ils en restent à se blanchir la peau et se débrider les yeux, si possible. Nous on va pas construire des murailles, chacun son créneau. Noël, c'est NOTRE spécialité. Je ne souhaite pas leur renier le droit de festoyer en ce beau jour, loin de là, mais pour ce faire, il serait judicieux qu'ils comprennent certains points :
- Des décorations et illuminations de Noël, c'est supposé être joli. Pas surchargé, kitsch, coloré et bizarre.
- Déguiser des gens en Père Noël, ok. Leur refiler le costume à 4 Yuans du marchand d'à côté avec une serpillère en guise de barbe, pas ok. Aucun enfant ne sera jamais dupe, aussi crédule soit-il.
- Derrière l'aspect matériel ... il y a un esprit. Il y a des vrais sapins qui sentent la résine et perdent leurs aiguilles. Il y a l'odeur du vin chaud dans le centre ville. Il y a la course aux cadeaux et tous les commerçants qui te demandent si c'est pour offrir, et toi tu dis non parce que tu préfères emballer toi-même tes cadeaux enfermé dans une chambre. Il y a ton chat qui joue avec le papier, et qui essaye d'escalader le sapin. Il y a les réunions de famille à 15. Il y a le menu de Noël, le champagne, le foie gras, le saumon fumé.
Et pour certains, il y a une mamie qui s'affole à l'idée de ne pas savoir comment mettre ses tables, il y a le tour de la pointe de Primel sous des gros manteaux pour voir la mer bretonne en hiver, il y a le touillage en règle de la pâte du nègre blanc, la mythique crèche sur le buffet, une fille qui râle parce que sa cousine est bordélique, il y a du feu dans la cheminée, du thé et des tartines.
ET NON, IL N'Y A PAS DE COURS UN 24 DÉCEMBRE !
C'est bizarre d'être à 10 000 kilomètres pour Noël. C'est peut-être, finalement, ce qui est le plus dur. Surtout quand, comme moi, on considère Noël comme l'un des moments les plus sacrés et importants de l'année.
Heureusement, je ne suis pas seule dans ma détresse. Cinq autres français, une thaïlandaise, un népalais, un québécois, du saucisson, du vin français, de la compote de pommes, des crêpes, des acras de morue, et un tirage au sort de cadeaux essaieront d'avoir raison du léger blues ambiant.
Et advienne que pourra !
JOYEUX NOËL !
"I don't know if you can see
The changes that have come over me
In these last few days I've been afraid
That I might drift away
So I've been telling old stories and singing songs
That make me think about where I came from
And that's the reason why I feel
So far away today
And let me tell you that I love you
That I think about you all the time
Caledonia's been calling me
Now I'm going home
And if I should become a stranger
You know that it would make me more than sad
Caledonia's been everything
I've ever had ..."
[Amy MacDonald - Caledonia]